Un prix de vente à 0,99 € n’était pas viable pour les plateformes de musique
en ligne. Ce chiffre, imposé par Apple lors du lancement de la première
plateforme de téléchargement légal, est en tout cas maudit. Jugé trop cher par
une partie des internautes, il semble à l’inverse trop bas à toute l’industrie
musicale. Parmi les victimes de ce mauvais chiffre, les plateformes de
téléchargement, comme Virgin Mega.
Lors de la présentation des résultats de son site, Jean-Noël
Reinhardt a expliqué que le marché du téléchargement légal n’était « pas viable »
: sur un morceau à 0,99 €, « nous payons 0,16 euro de TVA, 0,70 euro aux
producteurs, 7 cents à la SACEM et 5 cents de frais de transaction ». Reste donc
1 cent de marge brute à VirginMega. En d’autres termes, 1%, pour le distributeur
contre 30% quand on vend un CD. Ces chiffres amènent le dirigeant de Virgin Mega
à menacer de jeter l’éponge, alors qu’il domine le marché.
La demande est en effet là : le site a vendu 1,5 million de
titres en un mois, leader en France avec 35% du marché, devant iTunes et la
Fnac. Mais pour que l’activité soit viable, il faudrait réussir à augmenter la
marge. Virgin Mega pourrait augmenter le prix. Mais la concurrence ne suivrait
sans doute pas, condamnant ainsi cette option. La seconde solution consisterait
à faire baisser les prix de gros imposés par les producteurs, ce qui signifie un
bras de fer éprouvant à venir… Pour Jean-Noël Reinhardt, imposer de tels prix de
gros revient à décourager tout ceux qui espèreraient vivre de cette vente, ne
laissant sur le marché que les grosses sociétés comme Apple qui se servent de la
musique comme produit d’appel pour d’autres produits plus vites rentables. « Les
majors proposent un modèle en ligne destiné à ceux qui ne vivent pas de la
musique », a-t-il ainsi affirmé.
Mais avant de baisser les bras, Virgin Mega continue de
s’investir dans le marché et a annoncé plusieurs nouveautés. parmi lesquelles
une carte prépayée à 9,99 €, vendue dans les magasins Virgin Megastores.
Source : TF1