France Télécom annonce trois mesures de tarifs pour le grand public et deux gestes en direction des opérateurs alternatifs, tous toutefois soumis à l’approbation du gouvernement Pour réclamer cette hausse,l’opérateur historique essaye de profiter qu’il est le seul à avoir répondu à l’appel à candidatures du ministère sur le service universel qui comprend la gestion des cabines téléphoniques,les services d’annuaires et de renseignement ainsi que le raccordement de base de tout domicile à un réseau téléphonique :
– 23% à 30% de hausse pour l’abonnement téléphonique d’ici 2008 : En effet France Télécom réclame depuis plusieurs mois au gouvernement de pouvoir augmenter le prix de l’abonnement, actuellement de 13 euros TTC par mois. Le groupe argue notamment que son tarif est l’un des plus bas d’Europe avec un prix hors taxe inférieur de 2,72 euros à la moyenne européenne. Autre argument justifiant cette hausse selon l’opérateur: il est le seul à s’être porté candidat à l’appel d’offre du gouvernement pour assurer le service universel du téléphone, qui comprend la fourniture d’un service téléphonique de qualité à un prix abordable, un service de renseignements et d’annuaire, et l’accès à des cabines téléphoniques sur le domaine public.
Première hausse de 1 euro TTC interviendra en février, si France Télécom reçoit le feu vert du gouvernement, puis ce sera de nouveau une hausse de 1 euro en juillet 2006 et 1 euro supplémentaire en juillet 2007, ce qui portera l’abonnement à 16 euros mensuels, tarif qui restera stable jusqu’à la fin 2008, a promis France Télécom.
– L’abonnement social Baisse: cet abonnement social, dont bénéficient aujourd’hui 700.000 foyers modestes, baissera de 7% dès février, ce qui le portera à 6,50 euros mensuels contre 7 euros actuellement.
– Baisse de 26% du tarif des communications des appels locaux et interurbains répartie sur quatre ans: une première baisse de 8% devrait intervenir dès février 2005, puis elle sera de 7% chaque année jusqu’en 2008, a précisé la direction de France Télécom. Cette baisse concerne également les appels des fixes vers mobiles, baisse toutefois imposée à tous les opérateurs par l’ART (Autorité de Régulation des Télécommunications).
Les gros consommateurs de téléphone seront les principaux gagnants de cette mesure: selon les profils de clients de France Télécom, un couple avec enfants, qui téléphone 7 heures vers des fixes et 2h30 vers des mobiles tous les deux mois, paiera 30 euros de moins par an, tandis qu’à l’autre bout de la chaîne une personne seule qui téléphone trois heures vers des téléphones fixes et 25 minutes vers des mobiles ne bénéficiera que de 3 euros de réduction par an.
Nous retrouvons parmi ces derniers l’UFC-Que Choisir qui estime que « le prix de l’abonnement doit être calculé en fonction des coûts d’entretien du réseau et non en fonction des objectifs stratégiques de France Télécom » d’autant que la part de l’abonnement du budget téléphonique d’une majorité de Français est passée de 20 à 50% souligne t’elle. Par ailleurs,l’UFC-Que Choisir juge cette hausse injuste,en particulier » pour les consommateurs qui ne profitent pas de toutes les possibilités du réseau « .
– A ses concurrents et sous la pression à la fois du gouvernement et de l’ART, France Télécom propose d’acheter à prix de gros des abonnements. Il s’agit là d’une demande des opérateurs alternatifs qui pourront ainsi revendre des abonnements à leurs clients qui n’auront plus à passer par France Télécom. Mais cela ne pourra se faire qu’à la mi-2006, France Télécom justifiant ce délai par la complexité informatique de l’opération.
– Du coté des autres opérateurs téléphoniques c’est l’union sacré avec notamment Free qui estime qu’une telle hausse représente un risque pour « le développement de la concurrence et le dynamisme du marché » et favorisera FT car « toute évolution à la hausse de l’abonnement sans contrepartie sérieuse revient à lui procurer une nouvelle rente de situation avec plus de 1,5 milliard d’euros de recettes supplémentaires » .
Enfin Olivier Huart, directeur général de Cegetel,demande un gel du prix de l’abonnement et estime pour sa part que l’absence de contrepartie pour les opérateurs alternatifs rend cette demande de hausse « grotesque« !
