Commençons par le commencement : plus de 15 millions d’internautes, dont 54% d’accès haut débit. Arrondissons un peu, nous avons donc un potentiel de 8 millions de lignes haut débit, sur lequel on peut estimer que 25% a entendu plus ou moins parler de Kazaa ou autre, et cela fait un nombre bien conséquent de pirates potentiels. Avec la hausse du débit ADSL, c’est l’industrie du film qui se fait beaucoup de soucis : il existe des moyens de télécharger illégalement en utilisant quasiment une connexion ADSL2+ à plein pot.
Le CNC (Centre National de la Cinématographie) publie quelques chiffres très intéressants : lors d’un sondage réalisé, 19% des internautes ont reconnu avoir téléchargé plusieurs films. Sur les trois millions d’internautes que ce chiffre représente, 55% estiment ne pas commettre d’acte illégal, et au final, ce ne sont pas moins d’un million de films qui se téléchargent quotidiennement.
Entre le 1er août 2002 et le 31 juillet 2003, le CNC a relevé 468 films téléchargeables en version française, dont 52% de films américains et 24.9% de français. Il faut savoir qu’un film américain se trouve en moyenne 17 jours avant sa sortie en salle. Les copies pirates quant à elles apparaissent environ quatre mois avant leur sortie en DVD, représentant un manque à gagner colossal pour l’industrie et les vidéoclubs.
Il n’est alors pas étonnant d’apprendre que le ministre de la culture actuel Renaud Donnedieu de Vabres et le nouveau président de la MPAA Dan Glickman se soient rencontrés à Beaune hier, samedi 23 octobre. Ils « considèrent que la propriété intellectuelle est un droit fondamental des créateurs, qui est indispensable à la création et qu’il est nécessaire de renforcer la législation pour l’adapter aux nouvelles formes de contrefaçon »
Pour son premier déplacement à l’étranger, Dan Glickman peut être satisfait, car il a trouvé en France un écho bien favorable à sa ligne d’action. Le président et le ministre se sont « réjouis du dialogue engagé en France entre les professionnels du cinéma et de l’internet sous l’égide du gouvernement ». Dans un communiqué officiel commun, ils ont annoncé que « La contrefaçon menace la création et la diversité culturelle et finira par nuire également au public en appauvrissant la création. Une action urgente et coordonnée avec les professionnels concernés est donc indispensable ».
Vous voyez, quand ils veulent, la France et les États-Unis s’entendent à merveille