Jacques Chirac appel au ministre de la Culture et au président de la
Bibliothèque nationale de France de lui faire des propositions pour accélérer la
diffusion des oeuvres françaises et européennes sur internet.
D’après le site Lemonde, le président de la République a demandé à Renaud
Donnedieu de Vabres et Jean-Noël Jeanneney « d’analyser les conditions dans
lesquelles les fonds des grandes bibliothèques en France et en Europe pourraient
être rendus plus largement et plus rapidement accessibles sur Internet », annonce
le service de presse de l’Elysée dans un communiqué publié à l’issue d’un
entretien de trois-quarts d’heure entre les trois hommes.
« Le président a rappelé l’objectif qui est la diffusion des oeuvres au
maximum possible et grâce notamment à la nouvelle technologie qui est possible
par internet », a expliqué Renaud Donnedieu de Vabres à sa sortie.
Le chef de l’Etat, qui souhaite que la France et l’Europe prennent « une part
déterminante » dans le « vaste mouvement de numérisation des savoirs », prendra
« dans les semaines qui viennent des initiatives en direction de ses partenaires
européens afin de leur proposer de coordonner et d’amplifier leurs efforts dans
ce domaine », précise l’Elysée.
L’idée d’un moteur de recherche européen sera notamment abordée lors des
rencontres européennes de la culture des 2 et 3 mai à Paris, a précisé Renaud
Donnedieu de Vabres.
Le ministre a repoussé l’hypothèse selon laquelle l’impulsion souhaitée par
Jacques Chirac serait une réponse au projet du géant américain Google de mettre
en ligne des millions de livres. « La diversité n’est dirigée contre personne », a
souligné Renaud Donnedieu de Vabres.
« Elle est simplement la volonté de chacun de faire rayonner ses talents, son
patrimoine, son histoire et sa propre culture, donc ça n’a rien d’agressif,
c’est simplement la volonté d’une diversité des rayonnements », a ajouté le
ministre, rappelant que la France consacre 15 millions d’euros par an à la
numérisation des oeuvres (films, livres, journaux, etc).
Pour le locataire de la rue de Valois, le processus de mise en ligne passera
par une réflexion dans le monde de la recherche et la consultation des
partenaires concernés que sont les éditeurs et les libraires.
Pour les Américains, la biblothèque virtuelle est déjà une réalité.
Google, n°1 de la recherche sur Internet, travaille actuellement à la
numérisation de quelque 15 millions d’ouvrages provenant de sept bibliothèques,
dont celles de l’Université de Michigan, de Harvard et la New York Public
Librairy. Le projet est estimé à au moins 150 millions de dollars. Les premiers
titres devraient être disponibles dès la fin de l’année.
Sur les pages des livres scannés, le moteur de recherche proposera des liens
qui renverront vers Amazon.com et les bibliothèques où les livres peuvent être
empruntés.
Yahoo et MSN, la division internet de Microsoft, veulent également à élargir
leurs services de recherche à d’autres sources, notamment les encyclopédies et
les bibliothèque.